Dans le cadre de nos stages de sensibilisation à la sécurité routière (stage de récupération points permis de conduire), en période hivernale, nos stagiaires motards s’interrogent souvent sur la différence entre la température annoncée et le froid ressenti. Nous présentons, ci-après, un article sur cette différence appelée « froid éolien » et ses effets sur le corps humain pour ainsi se prémunir du froid par un équipement adapté.
Cette étude à été réalisée par l’agence Sysco spécialisée dans les stages de permis à points et agréés par la Préfecture de Seine et Marne.
Quelle différence y a-t-il entre la température réelle et la température ressentie ?
En abordant le sujet sur la température ressentie en été, celle-ci pouvant être bien différente que la température relevée sous abri, on parle d’humidex, c’est à dire la température ressentie en fonction de l’humidité. En hiver, la température ressentie par l’organisme dégageant de la chaleur (comme le corps humain) est surtout dépendante du facteur vent. Ce qu’on appelle le refroidissement éolien. C’est une formule mathématique qui permet d’estimer la température perçue en fonction du vent mais aussi de la température de l’air. Le ressenti du froid est important pour les personnes exposées travaillant à l’extérieur ou circulant en deux roues pendant les périodes de grands froids.
Un peu d’histoire…
Cet indice a été mis en avant par des chercheurs américains peu avant la seconde guerre mondiale. Cependant, c’est à partir de 2000 que des scientifiques du Canada et des Etats Unis ont perfectionné le calcul éolien. Pour cela, ils ont pris en compte la perte de chaleur de leur visage, la partie du corps le plus souvent exposée en hiver.
Cette étude est très utile notamment pour la fabrication des vêtements chauds et résistance au froid du corps humain.
Les effets du froid sur le corps humain :
Le refroidissement éolien désigne une sensation ressentie directement par le corps d’un être vivant à sang chaud. Le déplacement d’air, en soi, ne fait pas baisser la température. Cependant, un homme ou un animal forme une couche d’air à la surface de sa peau grâce à son métabolisme interne. L’air est un excellent isolant thermique et cette couche emprisonnée dans les vêtements ou la fourrure garde la peau à une température constante.
En temps normal, seule la convection enlève cet air réchauffé. Cependant, exposée au vent, le corps perd cette couche protectrice et amène en permanence de l’air à température ambiante au contact de la peau alors que le corps essaie de remplacer la couche chaude. Ce mécanisme intervient lorsque la température de l’air est inférieure à la température d’équilibre thermique (voir Isolation vestimentaire). De plus, lorsque la température est suffisamment élevée, l’eau, notamment la transpiration, s’évapore et crée une zone d’air humide autour de la personne. Le mouvement d’air chasse également cet air humidifié et apporte de l’air plus sec, favorisant ainsi l’évaporation et donc le refroidissement.
La sensation de refroidissement est variable d’un individu à l’autre et l’indice de refroidissement éolien est une quantification du taux de perte de chaleur. Il n’est pas applicable à un objet inanimé, comme une auto, car celle-ci perdra rapidement sa chaleur pour atteindre celle de l’air et le refroidissement éolien n’existera plus ensuite.
Plus la température est basse et plus l’impact du vent sur la température perçue par le corps humain est grand. Ainsi, d’après le concept de facteur du refroidissement éolien, il est possible d’estimer qu’à −20 °C, un vent de 50 km/h fait baisser la température perçue par le corps de 15 °C, soit l’équivalent d’une température de −35 °C par temps calme (sans vent). Par conséquent, les pays nordiques étant plus froids, ils sont plus sensibles à ce sujet que les pays tempérés ou chauds. Au Canada, par exemple, le refroidissement éolien est indiqué lors des informations météorologiques. Les valeurs du refroidissement éolien sont des indications utiles par exemple aux cyclistes et motocyclistes pour se représenter le refroidissement auquel leur corps est exposé en fonction de leur vitesse de déplacement.
En météorologie, la température de l’air (dite température sous abri) est celle mesurée avec un thermomètre placé à 1,5 m du sol à l’intérieur d’un abri ajouré. Ceci dit, la perception physiologique de la température varie d’un individu à l’autre et selon les conditions atmosphériques (sèches, humides, ensoleillement, etc…). Ainsi, à température donnée, la sensation de froid est plus vive en présence de vent que par temps calme, à cause du refroidissement éolien (effet windchill).
Naturellement au contact de la peau, Il se forme une mince couche d’air réchauffé par l’organisme et humidifié par évaporation de l’eau présente à sa surface. Avec le vent, cette pellicule isolante est continuellement balayée. La peau est alors au contact d’un air à la fois plus froid et plus sec, sans cesse renouvelé. La peau s’assèche et réchauffe l’air avec lequel elle est en contact pour rétablir cet équilibre, ce qui refroidit l’organisme continuellement.
Pour quantifié cet effet, les spécialistes en météorologie calculent la température ressentie ou indice de refroidissement éolien à l’aide d’une valeur mathématique qui tient compte de la température de l’air et de la vitesse du vent. Information particulièrement utile dans les régions au climat rigoureux. Elle permet de prendre des mesures préventives contre les dommages du froid (gelures, hypothermie…). L’indice éolien (effet windchill) est un nombre sans unité. Par une température -10°C et un vent de 30 km/h, il sera de -20. En d’autre terme la sensation de froid sur la peau sera voisine de celle éprouvée sous une température de -20°C sans vent.
Tableau de la température ressentie selon la vitesse du vent. Exemple : avec une température de l’air de -5°C accompagnée d’un vent soufflant à 20 km/h, le froid ressenti sera -16°C.