La réforme qui risque de faire augmenter le prix des assurances auto pour les jeunes

Le Conseil fédéral envisage le passage du permis d’élève conducteur à 17 ans. C’est du moins ce qu’avait annoncé l’OFROU fin avril. Toujours en consultation, le projet vise également à réduire le coût d’un permis jugé trop cher par les jeunes. La réforme du permis d’élève conducteur a donc également pour but d’en réduire le coût, ce qui veut dire plus d’argent pour payer l’assurance auto pour les jeunes. Un autre point de la réforme inquiète toutefois : la possibilité pour les détenteurs d’un permis automatique de conduire une voiture à boitier manuel.

Augmenter la pratique

C’est pour augmenter l’expérience pratique des jeunes conducteurs que le permis d’élève conducteur devrait passer à 17 ans. Les personnes de moins de 25 ans désirant obtenir l’examen pratique de conduite ne le pourront que s’ils sont détenteurs du permis d’élève conducteur depuis au moins un an et qu’elles ont, au cours de cette période, pratiqué régulièrement la conduite.

Elles devront également s’être vues dispenser au moins deux leçons individuelles avec un moniteur breveté. Après l’obtention de cet examen pratique, et la souscription à une assurance auto de Maaf.fr, par exemple, la période probatoire reste de trois ans, et le jeune conducteur devra, pendant les six premiers mois, suivre un cours de formation complémentaire.

Un permis accessible pour plus de jeunes

Mise en place en 2005, la formation en deux phases se révèle aujourd’hui insuffisante et perfectible, en plus d’être trop onéreuse pour les jeunes, qui doivent également payer leur assurance auto. Ainsi, au lieu des 24 heures actuelles, le nombre d’heures de cours obligatoires passera à 17. Au prix d’une seule leçon, c’est une économie de plusieurs centaines de francs que les jeunes pourront réaliser.

L’avancée d’un an pour l’accès au permis d’élève conducteur aura pour conséquence plus de jeunes conducteurs sur la route. Plutôt alarmant quand on sait que la majorité des accidents et des décès sur la route implique des conducteurs ayant entre 18 et 24 ans.

Boîte automatique ou manuelle, du pareil au même ?

La réforme, si elle est acceptée, implique que les personnes détentrices d’un permis obtenu sur voiture avec boîte de vitesse automatique pourront conduire une voiture à boitier de vitesses manuel et ce sans formation ni permis supplémentaires. Un point de la réforme qui inquiète vivement les moniteurs d’auto-école, qui craignent une augmentation des accidents de la route suite à cette réforme.

En effet, si l’OFROU estime que l’apprentissage avec une boîte automatique permet à l’élève conducteur de se concentrer sur la conduite au lieu de passer les vitesses, 75% des voitures immatriculées en Suisse sont pourtant à boîtier manuel. Une façon de passer les vitesses qui demande attention et coordination et qui pourrait déstabiliser un conducteur inexpérimenté et conduire à des situations délicates, pour lui comme pour les autres véhicules.

L’OFROU rappelle toutefois que le projet est toujours au stade de la consultation. Les avis émis par les différents groupes impliqués seront écoutés et étudiés et le projet de réforme pourra être remodelé.